Dans la même période, on a eu le privilège de voir Paroles du dedans d’Olivier Brunhes, qui travaille ces temps-ci dans les prisons. Au Théâtre de Belleville, où nous avons découvert cette proposition particulière, ces sont des comédiens qui jouaient. Mais Olivier Brunhes parvient parfois à obtenir les autorisations qui font que des détenus ont des permissions et jouent parfois les rôles, les textes, qu’ils ont écrits. Au commencement, la maison d’arrêt du Val d’Oise, durant l’automne 2014. Trois mois d’ateliers d’écriture. Un an plus tard, avec sa troupe, L’Art éclair, il reprend ce travail. Cette fois il y a, en plus des détenus, une comédienne, un musicien, un scénographe, une danseuse. Au Théâtre des Arts de Cergy, deux représentations ont été données avec des détenus autorisés à sortir. À l’époque nous n’avions pas pu voir ce spectacle. Mais c’est donc un peu un fantôme de ce moment que l’on a pu découvrir en mars dernier au Théâtre de Belleville (et qui préfigure une large diffusion à partir de septembre 2016). N’empêche. Une force. Une puissance sourde et des personnalités représentées, « jouées », mais des comédiens ultra investis. Nommons-les : Baptiste Amann, Noémie Ettlin, Nathanaël Favory, Kemso, Séverine Vincent (assistante à la mise en scène), Jean-Philippe Viret, Vincent Winterhalter et Olivier Brunhes lui-même. Un moment de vérité, d’émotion. Du théâtre réfléchi et salutaire.