La nuit du chien a reçu le Prix Senghor du premier roman francophone 2012 et le Prix des lycéens d’Ile-de-France en 2013.
Tout le monde l’appelle Dog mais son nom c’est Tobias. Orphelin de lui-même, trahi par son destin, on le découvre à l’un de ces embranchements que le sort impose sans les signaler. A l’heure du choix : la rechute ou l’avenir, l’engrenage ou la vie.
Sur cette folle trajectoire, cette route en lacets qui n’est qu’une succession d’accidents, il y a Chloé, l’espoir foudroyé, Marco, le géant rencontré en cellule qui ne maîtrise pas sa force, Lulu, l’étoile filante filée par la mésaventure, Fortin, le comédien génial et raté, perdant magnifique aux ressources insoupçonnées, les voyous de la ville et les anciens du village, leur bonté brute, leur sagesse maladroite – une famille. Tous ces autres qui obligent à devenir soi.
Dans les marges urbaines et rurales d’une société démissionnaire, flirtant en permanence avec l’abîme – ses gouffres, ses séductions, ses addictions –, Dog, tout en paradoxe, habite chaque rencontre, chaque expérience aussi intégralement qu’il oppose au réel une absence butée, comme une flemme existentielle distraite.
Olivier Brunhes signe un premier roman en cavale comme un acte de naissance. Dans la vitesse qui simultanément floute et révèle, une traversée de la nuit tout en contrastes et en chocs, de l’effervescence à l’apaisement, du bruit des lumières de la ville au noir silence hanté de la montagne, des tentations de la malédiction aux incrédulités de la rédemption – marquée par la permanente collision entre brutalité et délicatesse, sauvagerie et finesse.
En donnant une parole vraie à tous les personnages, il ne décrit pas tant habilement un milieu défavorisé et ses ambiances, que finement le moment fragile où toute vie peut basculer dans le néant.
Aucun événement n'est prévu pour le moment...