La prison est le reflet obscur de notre société. Nous y retrouvons toutes les dysfonctions du temps. De l’excès de vitesse au terrorisme radical, de la folie de l’argent à celle du sexe, toutes les addictions, tous les dérèglements y sont représentés. Derrière les hauts murs, est dissimulé un monde de souffrance et de douleur, un monde où sont réunies toutes nos misères –morales, affectives, psychiques, économiques, culturelles. La prison est un bouillon de culture mortifère.
J’ai voulu entendre ce monde, y entrer. Comme on va dans l’arrière cuisine pour voir comment naissent les plats. J’ai voulu, l’espace d’un moment, proposer un autre scénario aux détenus qui ont accepté d’écrire et de bâtir ce spectacle avec moi. Leur proposer de changer d’images, puisque dans la violence ou le fantasme, dans le désespoir et la misère, se mettent en place des scénarii, des schémas intérieurs, des fictions –qui sont toutes mauvaises et conduisent au pire. Avant de passer à l’acte on se représente le monde. J’ai donc proposé aux détenus de changer de représentation du monde. De ne plus travailler contre mais avec lui, pour lui. D’inventer sa vie, de la maîtriser, de donner plutôt que de prendre, l’espace d’un spectacle.
Spectacle conçu dans la maison d’arrêt d’Osny (95) Co-production L’Apostrophe-Scène Nationale ( Cergy), avec le soutien de la DRAC Ile-de France, de la Région Ile-de-France, du Ministère de la Culture et de la Communication et de la SPEDIDAM
Créé à L'Apostrophe - Scène Nationale en décembre 2015, repris à la maison d'arrêt d'Osny et au Théâtre de Belleville en mars 2016.
« Moi, les ateliers, ça m’emmerde » dit un détenu « Moi aussi », a rétorqué Olivier Brunhes, le metteur en scène. Il leur propose autre chose que de préparer l’habituelle représentation en prison: cette fois, ce sera « du vrai théâtre avec un vrai public », ils monteront sur une scène nationale. (…)...
La salle est comble. Il y a même des spectateurs sur les marches. Sur scène, 10 hommes et 2 femmes nous font ressentir l’enfermement, la colère, la souffrance et se prennent la main pour saluer. Qui est détenu ? Qui est comédien ? Aucune importance.La force est commune.
On a eu le privilège de voir Paroles du dedans d’Olivier Brunhes, qui travaille ces temps-ci dans les prisons (...) Une force, une puissance sourde, des comédiens ultra investis.
Dès les premières minutes, la pièce fait voler en éclat les stéréotypes de ce genre d'évènement en milieu carcéral. Elle s'ouvre en effet avec un texte sur la nécessité d'écrire et de jouer pour combattre l'obscurantisme des djihadistes qui ont récemment meurtri le pays. A rebours de l'habituelle ce...
Fidèle à son exploration des marges, le metteur en scène Olivier Brunhes se penche cette saison sur l’univers carcéral. Il a invité des détenus de la maison d’arrêt du Val d’Oise à écrire puis à jouer, aux côtés d’acteurs professionnels, le texte de sa dernière création, Paroles du dedans.
Aucun événement n'est prévu pour le moment...